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Vous avez bien lu, Cicret est un bracelet connecté (encore un me direz-vous) qui vous permet de prendre le contrôle de votre smartphone à distance, via Bluetooth. Jusque-là, rien de révolutionnaire. Si ce n’est que Cicret va bien au-delà de la simple reproduction de certains services classiques du téléphone (répondre à un appel, voir l’heure et autres notifications), il vous permet de transformer votre bras… en smartphone !

La période semble propice à la création des gadgets du futur, après LightPaper, la lumière imprimée sur papier et l’Hoverboard, cette planche de skate qui lévite à quelques centimètres au dessus du sol que Tony Hawk lui-même a eu du mal à dompter, une nouvelle innovation pointe le bout de son nez et ses concepteurs sont français !

 

Le concept Cicret

Cicret Bracelet

Cicret : le bracelet connecté

Cicret est un bracelet connecté permettant de projeter l’écran de son smartphone sur son avant-bras. Muni de 8 capteurs de proximité et d’un pico-projecteur, le bracelet disposerait de son propre processeur et de son propre système. Comme le montre la démo, un simple mouvement de poignet permettrait de d’activer la projection sur l’avant-bras. Fini de passer pour un fou en parlant à haute voix à son téléphone !

Comme tous les autres bracelets connectés, il dispose du matériel « de base », c’est-à-dire d’un gyroscope, un accéléromètre et d’une mémoire allant de 16 à 32 Go. Petit bonus, il est waterproof, c’est donc également la fin d’un drame, celui du smartphone qui tombe dans la piscine ou dans les toilettes après une soirée arrosée.

Cicret est pour l’instant un projet qui a besoin de financement et n’est visible qu’à l’état de prototype sur la vidéo postée par l’équipe en quête d’investisseurs (vidéo visible en bas de l’article). Aucune date de sortie n’est pour l’instant prévue et Cicret vous met en garde contre les revendeurs peu scrupuleux qui tenteraient de vous faire croire que le produit est d’ores et déjà disponible.

Le bracelet qui cache l’application

Si comme moi, vous vous êtes rendus sur le site de Cicret, vous aurez alors peut-être remarqué certains détails qui ne laissent pas indifférent. Le nom tout d’abord, Cicret (qui se prononce comme le mot anglais « secret ») fait en premier lieu référence à une application que la société souhaite mettre en place grâce au crowdfunding. Cicret demande 300.000 € pour développer une application smartphone multi-support présenté comme une « solution pour chatter, partager et échanger de manière sécurisée sans traçabilité possible ». En soit, une application de type Viber supposée préserver la vie privée.

Cicret App

L’application Cicret disponible pour Android

En faisant quelques recherches, on s’aperçoit que la précédente campagne destinée à récolter des fonds dans le but de développer l’application Cicret (et seulement l’application) n’avait permis de récolter que 15$ en deux mois sur les 50.000$ nécessaires à son développement. Cette campagne date de septembre à novembre 2014, il y a tout juste un mois.

On est donc en mesure de se demander si l’annonce du développement de ce bracelet de haute technologie, arrivant juste après ce précédent échec, n’est pas un prétexte pour rassembler l’argent nécessaire pour développer l’application Cicret. Si l’on regarde bien, il n’y a pas de différenciation concernant la participation financière pour tel ou tel projet, les deux étant liés sur le site de Cicret. Plus intéressant encore, le coût de développement de l’application est passé de 50.000$ (environ 40.700€) à 300.000€.

Autre problème, plus terre à terre cette fois-ci : comment le bracelet pourra-t-il gérer les problèmes morphologiques ? Il est en effet impossible de créer un modèle unique, chacun ayant un corps différent (musculature, pilosité, couleur de peau…), ces différents problèmes n’ont pas été abordés dans la vidéo de présentation, de même que les potentiels soucis liés à l’autonomie du bracelet, qui devra reproduire le comportement du smartphone via une connexion Bluetooth permanente.

Espérons donc qu’il ne s’agit pas ici d’une campagne de buzz orchestrée par Cicret dans le but de financer le développement d’une énième application de discussion et que le bracelet n’est pas un projet voué à mourir dans l’oeuf.